Quand Akata nous propose un oneshot qui parle d’enfance et de tolérance, nous avons immédiatement envie d’avoir la chance de le découvrir un jour. Surtout que la ligne éditoriale d’Akata me tient vraiment à cœur.
Le secret de Madoka : ne me juge pas sur mes habits, ce que je fais et ce que j’aime
Alors l’habit fait le moine ou pas ? Il y a toujours cette fameuse première impression, qui peut se répercuter sur tout le reste. Quand on pense qu’on peut lui donner une telle importance, c’est plutôt glaçant.
Madoka est un petit garçon, totalement adorable, mais qui a également une morphologie qui fait que les habits de filles lui vont très bien.
Au contraire, Itsuki en a une pour s’habiller comme un garçon.
Ce qui fait déjà penser qu’on ne choisit pas le corps dans lequel on vient au monde.
Évidemment, il y a également un côté très trompeur, car les gens peuvent totalement se méprendre sur le sexe de chacun. Le lecteur sans savoir s’y tromperait fortement aussi.
Par ailleurs, Madoka aime jouer à la poupée, avec des peluches… Itsuki, elle, aime jouer au foot…
En quoi c’est un problème ? Ce n’en est pas vraiment un sauf que la société garde cette tendance à estampiller des objets comme étant destinés aux garçons ou aux filles : « Ça m’énerve qu’on décide qu’une chose est juste pour les garçons ou pour les filles. C’est pas une question de genre, mais de ce dont on a envie. Je fais ce que je veux, point ».
Un manga qui dépeint des familles surprenantes
Par le plus grand des hasards, Madoka et Itsuki vont se retrouver voisins. Et chaque famille a des êtres différents avec leurs caractères bien trempés. Nous prenons plaisir à les découvrir, ainsi que leurs personnalités au fur et à mesure que l’on tourne les pages du manga. Les grands absents étant les parents, que nous aurons au moins le plaisir de voir dans un bonus de fin.
Mais eux-mêmes ne sont pas exempts de se faire de fausses idées, d’avoir des mots maladroits. Haruka, la sœur de Madoka, adore créer des vêtements, et ce qu’elle aime par-dessus tout c’est les faire essayer à Madoka, à qui ils vont si bien : « Fille ou garçon on a le droit de porter tous les habits qu’on a envie ».
Un graphisme tout doux au service d’une histoire importante
Le graphisme est d’une grande douceur, il est super agréable. L’édition fait d’ailleurs plaisir avec des pages qui tiennent bien en main, et bien blanches. Le côté mignon de Madoka ressort bien et il est indéniable.
Comme la plupart du temps avec les mangas, les expressions sont joliment capturées, et retracent bien les sentiments de nos personnages.
La couverture du manga est d’ailleurs diablement mignonne et toute fleurie. Nous aurons également un shiba beaucoup trop mignon.
Un manga qui nous apprend à être tolérant
À l’école, ce n’est pas tous les jours faciles. Quand Madoka déménage, il veut se comporter de manière plus virile, ne pas montrer une facette de lui-même pour être accepté.
Il se souvient de ce qu’il a vécu par ailleurs. Les regards qui changent. Ce jugement sur quelque chose qu’on trouve bizarre parce que c’est un garçon.
Le problème étant qu’il renie alors une part de lui-même pour se cacher derrière un masque, jouer un rôle.
Cela reste quelque chose de très important d’accepter, d’essayer de comprendre, de se mettre à la place de l’autre, de ne pas juger sans connaître. En bref, tout simplement d’apprendre à connaître les gens avant de les juger. Et surtout de ne pas aller trop loin, jusqu’au harcèlement par exemple.
Heureusement certaines réactions des personnages nous font bien plaisir.
Le secret de Madoka : qu’est-ce que j’en ai pensé ?
Ce manga relate une histoire très simple, qui reste efficace, intéressante, bienveillante, et qui est transmis avec des mots empreints de douceur et un graphisme teinté d’acceptation et de tolérance.
Le secret de Madoka est le premier manga de KINGYOBACHI Deme qui est publié en France. Comme c’est un oneshot, avec un côté doux et léger, cela le rend plus facilement accessible à un large public.
Il est également important par le sujet qu’il traite. Ce manga est à mettre entre toutes les mains. Son format court pourra vous donner l’impression que vous ne vous attacherez pas facilement aux personnages, mais je suis persuadée qu’ils sauront vous toucher d’une manière ou d’une autre.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les personnages d’Itsuki et Madoka détonnent. Après avoir consolidé les bases d’une amitié solide, ils ne peuvent s’empêcher d’essuyer les remarques déplacées des personnages qui gravitent dans leur sphère.
Si Madoka semble très sensible au regard des autres, Itsuki a l’intention de faire les choses comme elle l’entend. Il s’agit autant de s’accepter soi-même que de faire preuve de tolérance avec l’autre. Et si on apprenait à connaître ce que l’on ne connaît pas avant de se faire des idées ?