
Qui sait de Pauline Delabroy-Allard : marcher sur ses propres traces

Dans L’autre découverte de l’Amérique, roman poétique, ample et parfois sibyllin, Kathleen Alcott imbrique plusieurs instantanés de ce pays, les fond les uns dans les autres, faisant de ce livre paru lors de la rentrée littéraire d’hiver 2022 une sorte d’album photo immersif, baigné par le clair de lune.
Entre fresque sociale et enquête policière, Nos vies en flammes, paru lors de cette rentrée littéraire d’hiver, est rude, noir, et peut-être paradoxalement déshumanisé, laissant ses personnages errer comme des silhouettes décharnées.
Paru lors de la dernière rentrée littéraire, Où vivaient les gens heureux de Joyce Maynard est un condensé de douceur amère, roman familial ancré en son temps, hymne à la maternité écrit dans une langue simple qui ne l’est jamais trop.
Thomas B. Reverdy nous souffle par la puissance de son texte, par l’intelligence de Climax, construit sur plusieurs niveaux. Le roman se déploie entre nuit magique d’un autre âge et lumière crépusculaire baignant la banquise et la plateforme pétrolière qui hante les eaux, au large d’un petit village de pêcheurs en Norvège.
Dans une langue caméléonesque qui épouse les ambivalences marocaines, Abigail Assor dit l’âpreté de la vie à Casablanca, les injures et la rudesse de la langue, les cris et le bruit, l’odeur de la mer camouflée par celle du sang de l’Aïd, les épiceries miteuses où fourmillent les cafards, la hiérarchie sociale…
L’oiseau moqueur, pourtant écrit en 1980, fait tristement écho à la désincarnation de notre monde, à son aseptisation et à sa tendance à gommer les différences. Dans une dystopie polaire, Walter Tevis imagine ce qui nous attend au siècle prochain...
D’une plume sensible et poétique qui fait la part belle aux répétitions et aux anaphores, Dima Abdallah relate l’histoire d’un père et de sa fille, bientôt séparés par la Méditerranée et par les différents parfums de l’air que chacun respire.