Fresque fantastique à la rencontre de divinités aux multiples facettes, le manga Primal gods in ancient times nous ramène en des temps immémoriaux où les dieux de la nature influaient encore sur le monde des hommes… Alors que l’on pratique encore des sacrifices humains, Miyo a été choisie par son village pour être la prochaine sur la liste. Mais… sera-t-elle capable de se résigner à son destin ?
Primal gods in ancient times est un manga de Tsurubuchi Kenki. Si quatre tomes sont déjà parus au Japon, seuls deux tomes sont, pour l’instant, disponibles en France. La couverture est très belle et nous invite à partir à l’aventure en compagnie des trois personnages qui y sont représentés. Vous l’aurez compris, ce sont les héros de cette histoire.
Miyo : une jeune fille destinée au sacrifice
Miyo, jeune fille très attachante de 12 ans, vit dans la contrée de Wa. Son village, comme tant d’autres, croit très en fort aux divinités et aux sacrifices « Tout le monde veut croire à ce mensonge. Je trouve que trahir les espoirs de tous serait plus dommageable que de leur dire la vérité ». C’est ainsi que, régulièrement, des personnes sont choisies au hasard pour être sacrifiées l’année suivante pour apaiser les Dieux. À partir du jour où vous recevez une flèche blanche devant votre porte, vous n’avez plus qu’un an à vivre.
À la veille de son sacrifice, Miyo se sent prête même si ce n’est pas une situation facile à vivre « la vie est parfois cruelle, mais c’est la vie. Ça me fait de la peine de voir une si jeune fille résigner à mourir ». Et puis, une rencontre va la pousser à réfléchir à la question et ce sera encore moins évident pour elle d’accepter son funeste destin. Que risquerait-elle si elle refusait de se plier à son destin en s’enfuyant du village ?
Nous voilà plongés dans de nombreuses réflexions intéressantes et compliquées à intégrer. Un sacrifice est-il vraiment utile ? Est-ce tolérable ? Miyo n’a pas eu une vie facile et elle n’avait qu’un seul rêve… celui de voir la capitale. Est-ce une vie de mourir sans réaliser ses rêves ?
Offrande pour les Dieux et héroïne de ce manga, nous découvrons tout à travers ses yeux. C’est une jeune fille qui a de la volonté, qui ose et essaye… Il faut dire qu’elle n’a plus grand-chose à perdre « les hommes ne peuvent pas connaître leur destin à l’avance. C’est à chacun de le tracer soi-même ».
Primal gods in ancient times : un voyage intriguant
Un des gros points fort de ce manga, c’est son graphisme. Que ce soit au niveau des personnages – les expressions de Miyo sont superbement capturées – ou des paysages, le graphisme est une réussite. Au début, nous ne savons pas du tout où nous allons, mais nous avons envie de saisir l’opportunité de faire ce voyage qui s’annonce plein de découvertes.
Le style d’écriture est plein de raffinement. Une certaine élégance se dégage du récit ce que nous pousse à aller plus loin dans notre réflexion surtout quand la narration prend le pas sur les dialogues.
« Lorsque leurs désirs étaient satisfaits, les récoltes étaient abondantes mais quiconque s’attirerait leur courroux, des hordes de parasites viendraient décimer ses champs. C’est pour cela que convaincus d’apaiser leur colère, les gens offraient leurs semblables en sacrifice aux Dieux. Ils étaient choisis par tirage au sort, afin d’assurer que le choix soit juste et sans favoritisme. Puis la victime, recevait une flèche aux ailes blanches annonciatrice du funeste destin qui l’attendait »
L’arrivée de En No Ozuno, l’ascète et ses disciples dans la vie de Miyo
C’est cette rencontre qui va tout changer pour Miyo. Alors qu’elle s’interrogeait déjà, elle les surprend dans la montagne et finira de remettre en cause tout ce en quoi elle croyait. La rencontre entre Miyo et Zen sera particulièrement tendue. En No va alors lui proposer de devenir sa disciple ce qu’elle va accepter.
Miyo se sent comme l’égale de Zen puisque tous deux sont disciples d’En No et elle ne manquera pas de lui faire remarquer à plusieurs reprises. Elle reprend confiance en elle et veut y croire à nouveau…
Primal times in ancient times : des Dieux et de la confusion
Grâce à l’arrivée d’En No, nous allons rencontrer différents Dieux. Cela a un côté intéressant, mais on a malgré tout l’impression d’être projetés trop rapidement au cœur de choses dont on ne sait rien. Cela peut créer de l’incompréhension. Cela crée naturellement un effet de surprise, mais aussi un sentiment d’inachevé.
Primal times in ancient times : qu’est-ce que j’en ai pensé ?
Si j’aime beaucoup les idées narratives, le graphisme, la promesse d’un voyage extraordinaire, j’ai un peu plus de retenue en ce qui concerne les sentiments non dégagés. Les Dieux sont propulsés trop soudainement dans le récit sans que l’on ait un contexte clair et précis.
Je suis loin d’avoir passé un mauvais moment à la lecture de ce manga, mais je reste dubitative. Si le fil rouge ne semble pas encore brodé, nous faisons face à quelques surprises, de belles rencontres et quelques mystères qui ont le mérite de piquer notre curiosité. Quel est le but poursuivi par Zen et En No Ozuno ? Comment En No a-t-il développé la capacité de pouvoir parler aux Dieux qui restent invisibles au commun des mortels ?