Les nouveautés BD qu’il ne fallait pas manquer après le confinement

Guillaume Musso et Joël Dicker ont largement occupé la scène littéraire ces dernières semaines. Impossible de les louper au milieu de ce battage médiatique ! Alors que leurs nouveaux romans sortaient à un jour d’intervalle à la fin du mois de mai, la presse s’en est donnée à cœur joie. Mais si les romans sortent peu à peu de leur tanière éditoriale, c’est aussi le cas des nouveautés BD…

Et le cru post-confinement est aussi éclectique qu’intéressant ! Il serait vraiment dommage de ne pas s’y attarder. Voici donc les sept bandes dessinées qui étaient à ne surtout pas manquer en ces mois de mai et juin 2020.

Pucelle de Florence Dupré La Tour

C’est avec beaucoup de bruit que Pucelle a fait son entrée dans les librairies le 15 mai dernier. Rapidement encensée par la critique, la nouveauté BD de Florence Dupré la Tour étonne, choque mais instruit. C’est un vrai plaisir d’enfin lire un roman graphique qui ose mettre des mots sur ce qu’il se « passe en dessous de la ceinture ».

Avec Pucelle, Florence Dupré la Tour se lance dans l’histoire de son enfance dictée par des non-dits et des silences assourdissants. La petite Florence veut comprendre « la chose » et elle ne reculera devant rien pour y arriver… quitte à essuyer quelques humiliations. Avec beaucoup d’humour et une pointe de féminisme sous-jacent, l’autrice pousse ses lecteurs à réagir en se faisant volontairement provocante. Et on peut le dire, ça fonctionne à merveille !

Freak Parade de Fabrice Colin et Joëlle Jolivet

Paru aux éditions Denoël le 27 mai dernier, Freak Parade est une nouveauté BD qui enlève une à une les paillettes qui mystifient le rêve américain. Bienvenue dans le Hollywood dans années 30 ! C’est dans un univers aussi sombre que fourbe qu’Harry Monroe, jeune scénariste va se faire embaucher sur le tournage de Freaks, la monstrueuse parade de Tod Browning.

Harry Monroe traîne de sacrées casseroles derrière lui. Après une enfance chaotique entre un père absent et une mère brutale, il rêve d’évasion. Son but ? Devenir scénariste à Hollywood. Mais le rêve va rapidement tourner au cauchemar… La belle Hollywood va prendre des allures de cours des miracles et le film se solder par un échec cuisant…

Petit traité de vélosophie de Didier Tronchet

Pourtant écrit et illustré avant les interminables grèves qui frappèrent Paris en décembre dernier et la crise sanitaire liée au coronavirus, on peut dire que Petit traité de vélosophie de Tronchet tombe à pic ! Paru le 27 mai dernier aux éditions Delcourt, on pourrait résumer cette bande-dessinée ainsi : le vélo c’est trop génial !

Dans un monde où l’écologie prend une place de plus en plus prépondérante, le vélo est désormais un moyen de transport à la mode. En alliant l’humour au sérieux de la question écologique, Tronchet nous livre une véritable ode au vélo. Alors, vous savez ce qu’il vous reste à faire ? Non ? Eh bien, chevauchez votre vélo et pédalez jusqu’à votre librairie la plus proche.

Un travail comme un autre d’Alex W. Inker

Cette phrase « On naît avec quelque chose dans les veines, pour mon père, c’était le charbon, pour Marie, c’est la ferme, pour moi un puissant courant électrique » fait-elle écho dans votre mémoire ? Si c’est le cas, c’est que vous avez sûrement lu le roman de Virginia Reeves. Souvent comparé aux Raisins de la colère de Steinbeck, Un travail comme un autre est une nouveauté BD qui met en en scène les rêves brisés par la dure réalité du monde dans lequel on vit.

Paru aux éditions Sarbacane le 27 mai dernier, le roman graphique d’Alex W. Inker reprend l’histoire de Virginia Reeves le plus fidèlement possible. Roscoe Martin, fasciné par la force qu’est l’électricité, décide d’en faire son métier. Mais ça c’était avant que la réalité de la vie le rattrape… Entre usure du travail et un mariage qui terni avec les années, Inker dessine une fable humaniste qui résonne encore avec nos questions économiques actuelles.

Simone Veil ou la force d’une femme d’Annick Cojean

Paru le 28 mai dernier aux éditions Steinkis, Simone Veil ou la force d’une femme, une nouveauté BD signée Annick Cohean, se fait un vibrant hommage à la grande Dame qu’était Simone Veil. Ses combats, ses engagements féministes et son incroyable force de caractère sont les moteurs de ce roman graphique. Mais bien plus qu’une simple biographie, c’est la femme derrière l’héroïne qu’Annick Cojean met, ici, en avant.

D’Auschwitz à son célèbre discours qui défendait avec ferveur la loi pour l’interruption volontaire de grossesses, Simone Veil s’est longuement confiée à Annick Cojean. Dans l’intime, on découvre une relation aussi forte qu’étonnante. C’est avec beaucoup d’admiration et une affection sans borne que la journaliste décrit la vie d’une femme qui repose désormais, à juste titre, au Panthéon.

L’homme qui tua Chris Kyle de Brüno et Fabien Nury

Vous connaissez sûrement le film American Sniper réalisé par Clint Eastwood en 2015. Vous vous souvenez peut-être également qu’il avait défrayé la chronique… La polémique autour du personnage de Chris Kyle avait, à l’époque, raisonné dans le monde entier. Héros ou meurtrier ? La question reste entière…

C’est là qu’intervient la nouveauté BD de Brüno et Fabien Nury, sortie le 29 mai dernier aux éditions Dargaud. Loin de se faire un copier-coller du film, elle engage ses lecteurs à regarder cette histoire avec un nouvel œil. C’est l’envers du décor que L’homme qui tua Chris Kyle dépeint au travers de ses planches. L’auteur et l’illustrateur brossent, ici, un portrait cinglant de l’Amérique controversée de Trump…

Knock out ! de Reinhard Kleist

Kleist n’avait rien prévu de l’actualité brûlante liée que nous vivons actuellement après le décès brutal de George Floyd. Mais une chose est sûre, Knock out ! saura trouver une place de choix au sein de la sélection des nouveautés BD dans les librairies. Prévu pour le 10 juin prochain, la bande-dessinée de Reinhard Kleist retrace le destin d’Emile Griffith, un boxeur talentueux dont la notoriété s’est construite sur la couloir noire de sa peau et son homosexualité.

La nouveauté BD de Reinhard Kleist commence alors qu’Emile Griffith confectionne des chapeaux pour femmes. Né dans une île des Caraïbes, il émigre aux États-Unis après la Deuxième Guerre mondiale et jamais une seconde, il ne se serait douté du destin qui l’attendait. C’est son patron qui repère son impressionnante musculature et le pousse à mettre les gants. Le talent de Griffith est bientôt reconnu, il devient un véritable dieu de la boxe. Mais sa couleur de peau et son homosexualité ne tardent pas susciter la haine de ses adversaires… Le racisme et l’homophobie sont loin d’avoir trouvé un point final à leur triste histoire.