La vie est ainsi faite… Pour chaque situation, nous observons des gagnants et des perdants. Le monde de l’édition ne fait donc pas exception à la règle. Si la plupart des écrivains ont observé une baisse drastique des ventes de leurs livres durant le confinement, d’autres les ont vues s’envoler. Mais qui sont donc ces heureux gagnants ?
La crise sanitaire liée au coronavirus n’aura épargné aucun secteur. Il n’y a, malheureusement, pas eu d’exception faite pour le monde de l’édition. D’ailleurs, les auteurs désarmés ont lancé un appel à l’aide. C’est ainsi qu’une tribune paraissait dans Le Monde, signée par un collectif de 625 auteurs. « Monsieur le président de la République, n’oubliez pas le livre ! » clamaient-ils.
Pourtant, certains auteurs sont ressortis gagnants du confinement. Et nous sommes prêts à parier que vous en connaissez la plupart ! En effet, les grands vainqueurs de cette ère troublée sont des auteurs déjà bien installés sur la scène littéraire.
Sans aucune surprise, ce sont les best-sellers et les versions poches qui s’en sortent le mieux. Cependant, et pour la première fois depuis sa création, le livre numérique a su tirer parti des besoins du marché. Voici donc, sans plus attendre, un petit tour d’horizon des livres qui ont su tirer leur épingle du jeu lors de cette période tumultueuse.
Les meilleures ventes de livres imprimés
La vie secrète des écrivains, Guillaume Musso
Sans grande surprise, c’est Guillaume Musso, avec La vie secrète des écrivains, qui se retrouve en tête de ce classement. Son livre, sorti au format poche en mars dernier, n’a pas fini de séduire un lectorat toujours plus large. Il fallait bien cela pour permettre à ses fans de tenir jusqu’à la sortie de son nouveau roman intitulé La vie est un roman.
Un vrai puzzle littéraire que La vie secrète des écrivains ! Entre fiction et réalité, Guillaume Musso s’amuse à tromper son lecteur. Alors que Raphaël Bataille peine à trouver des lecteurs à son roman, il prend la décision d’aller à la rencontre de son auteur favori, Nathan Fawles. Mais ce dernier vit reclus sur une île loin de la scène littéraire. Pourquoi cet écrivain, dont la renommée n’était plus à construire, a-t-il subitement décidé de renoncer à l’écriture ?
J’ai dû rêver trop fort, Michel Bussi
Une fois encore, la surprise n’est pas vraiment de taille… La version poche de J’ai dû rêver trop fort de Michel Bussi a cartonné pendant le confinement. Pourquoi ? Une des raisons les plus évidentes semble être que le roman était facilement trouvable dans les lieux de vente encore ouverts durant cette période (grandes surfaces, maison de la presse…).
Les histoires d’amour ne meurent jamais… C’est ce qu’a toujours cru Nathy. Et, depuis quelques temps, les coïncidences se font trop nombreuses. Pourquoi reçoit-elle tellement de signes sur cette parenthèse enchantée vécue il y quelques années déjà ? Essayerait-on de lui faire passer un message ? De Montréal à Jakarta, Nathy va remonter le temps à la recherche des traces de cette histoire passionnelle qui a laissé une marque indélébile sur son cœur.
La cerise sur le gâteau, Aurélie Valognes
Sorti en mars de l’année dernière, La cerise sur le gâteau d’Aurélie Valognes continue de séduire le public avec des thèmes toujours aussi légers et porteurs d’espoir. Dans cette période – oh combien compliquée, on le sait – certains lecteurs se sont tournés vers des livres qui font du bien.
L’heure de la retraite vous a toujours fait languir ? Ce n’est pas le cas de Bernard. Ce jeune retraité hyperactif s’ennuie. Il se met alors en tête de mener une vie infernale à son entourage. Surtout à sa femme, Brigitte, qui ne sait plus quoi faire pour se débarrasser de ce mari trop bougon. Qui a dit que la retraite était un long-fleuve tranquille ?
Ghost in Love, Marc Levy
Il semblait impossible de ne pas tomber sur Marc Levy dans cette liste… Eh bien, ce n’est pas manqué ! Son dernier roman, Ghost in Love, n’a évidemment pas vu ses ventes fléchir pendant cette période tumultueuse. A l’instar de celui de Musso, son livre faisait partie des ouvrages disponibles à l’achat dans les points de vente encore ouverts durant le confinement.
Que feriez-vous si un fantôme débarquait, un matin, sans prévenir dans votre vie ? C’est la question que s’est posé Thomas quand il a vu son défunt père revenir de manière aussi étrange qu’inattendue dans sa vie. Ils ont alors trois jours pour rattraper le temps perdu. En bref, Marc Levy aborde avec humour d’un sujet difficile.
Changer l’eau des fleurs, Valérie Perrin
Une fois n’est pas coutume quoique… La tendance feel-good a décidément attiré les lecteurs en quête de légèreté durant le confinement. Grand lauréat du prix de la maison de la maison de la presse 2018, Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin a, lui aussi, continué de trouver ses lecteurs.
Avec une plume sensible mais réaliste, Valérie Perrin nous expose le quotidien d’une gardienne de cimetière. Violette a été détruite par la vie… Pourtant, c’est le soleil qu’elle porte en elle. En effet, Violette va se révéler une oreille attentive pour les âmes en peine. Les personnages défilent et lui confient leurs secrets que l’autrice dépeint avec une poésie aussi douce que délicate.
Le pays des autres, Leïla Slimani
Paru juste avant le confinement, le nouveau roman de Leïla Slimani fait parti des ouvrages qui ont eu la chance de ne pas trop souffrir des revers de la crise sanitaire. Aurait-elle profité de sa notoriété gagnée grâce à son roman, Chanson douce, primé par le prix Goncourt en 2016 ? Qui sait…
Mathilde a tout quitté par amour. En pleine seconde guerre mondiale, elle tombe amoureuse d’Amine, un soldat marocain livrant bataille pour l’armée française. À la fin de la guerre, elle décide de le suivre au Maroc où ils se marient et deviennent parents de deux enfants. Mais Mathilde a du mal à s’adapter au climat de son pays d’adoption. Jour après jour, on lui fait sentir qu’elle n’est pas à sa place. Nourri par des rêves de liberté sans cesse brimés, le roman de Slimani peint une fresque familiale remarquable.
Miroir de nos peines, Pierre Lemaître
Sorti pour la rentrée littéraire de janvier, Miroir de nos peines vient achever la trilogie de Pierre Lemaître débutée avec Au revoir là-haut en 2013. Primé par le prix Goncourt, le premier tome de sa saga n’avait pas tardé à séduire les lecteurs. Pas étonnant, donc, que Miroir de nos peines ait été accueilli avec enthousiasme par les critiques littéraires.
En avril 1940, Louise est aperçue en train de courir nue sur le boulevard Montparnasse. Qu’a-t-il bien pu se passer pour qu’elle en arrive à cet acte démesuré ? Pour le découvrir, il vous faudra plonger dans une période sombre de l’histoire française. À feu et à sang, la France sombre dans le chaos. C’est le temps des collaborateurs, des résistants, des menteurs et des héros. Pierre Lemaître dessine avec justesse cette période noire en oscillant entre la tragédie et le burlesque.
À la recherche d’Alice Love, Liane Moriarty
Sorti au format poche pour la rentrée littéraire d’hiver, A la recherche d’Alice Love a passionné les lecteurs durant le confinement. Alors oui, c’est encore un roman dit feel-good mais qui n’a pas besoin de se détendre pour oublier l’étrange climat qui règne à l’extérieur de nos murs ? Une lecture qui tombe à pic quand on sait que l’oubli est le sujet central du roman…
Dans À la recherche d’Alice Love, Liane Moriarty nous parle du temps qui passe, du temps perdu. Alors qu’elle en train de faire du sport, Alice tombe et perd la mémoire. Quand elle se réveille, elle se croit en 1988 et enceinte de son premier enfant. En réalité, nous sommes en 2008 et elle est une mère de trois enfants en pleine procédure de divorce. Comment a-t-elle pu en arriver là ? Cette perte de mémoire est-elle une malédiction ou, au contraire, la chance de tout pouvoir reprendre à zéro ?
Dernière danse, Mary Higgins Clark
Dernière danse est l’un des derniers romans écrits par Mary Higgins Clark avant son décès en janvier dernier. Il n’est donc pas très étonnant de retrouver la reine du suspens au cœur des meilleures ventes littéraires durant le confinement. Au cours de sa carrière, elle aura donné des sueurs froides à de nombreux lecteurs et on peut d’ores-et-déjà dire qu’elle continuera à le faire pendant de longues années encore.
Qui n’a jamais profité de l’absence de ses parents pour organiser une grande fête ? Certainement pas Kerry, jeune fille insouciante de dix-huit ans. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que cette fête marquerait sa dernière danse… Au petit matin, c’est son corps inanimé que ses parents retrouvent au fond de la piscine. Une fois l’hypothèse de l’accident écartée, Aline, sa sœur aînée, ne reculera devant rien pour coincer l’assassin de sa petite sœur… En bref, une enquête pleine de rebondissements !
Astérix, vol.38, La fille de Vercingétorix, Jean-Yves Ferri et David Conrad
Si une bande-dessinée pouvait maintenir sa popularité pendant le confinement, ça ne pouvait être nulle autre que celle d’Astérix. Alors qu’en mars dernier, le décès d’Albert Uderzo plongeait dans le désarroi les lecteurs de la bande-dessinée des irréductibles gaulois, le dernier tome, écrit et dessiné par Jean-Yves Ferri et David Conrad, continue de caracoler en tête des ventes.
Dans le volume 38 des aventures d’Astérix et Obélix, c’est une jeune fille qui vient semer la zizanie dans le village. Qui est-elle ? Les rumeurs vont bon train et passionnent nos fidèles gaulois. En effet, l’adolescente ne serait autre que la fille du grand Vercingétorix, vaincu à Alésia voilà bien des années en arrière…
Les meilleures ventes de livres numériques
Comme toi, Lisa Jewell
Sorti en 2018, Comme toi de Lisa Jewell est le livre numérique qui a fait l’unanimité auprès des lecteurs confinés. Après avoir conquis un public principalement américain et britannique, l’autrice semble avoir gagné le cœur des francophones.
À la manière d’un thriller psychologique, Lisa Jewell embarque son lecteur dans un roman à plusieurs voix. Depuis dix ans que sa fille a disparu sans laisser de trace, Laurel est dévastée. Vivre sans sa fille lui semble impossible… Pourtant, quand elle rencontre Floyd, elle baisse la garde et se rapproche peu à peu de ce père célibataire. Mais ses démons du passé ne tardent pas à refaire surface quand elle découvre que la fille de Floyd ressemble comme deux gouttes d’eau à sa fille disparue…
Le saut de l’ange, Lisa Gardner
Encensé par la critique littéraire et longtemps resté dans le haut du classement des best-sellers du New-York Times, Le saut de l’ange de Lisa Gardner trouve presque naturellement sa place dans le top des livres les plus téléchargés durant le confinement. Sorti en 2017, le polar de l’autrice américaine s’inscrit dans sa série littéraire Détective privée Tessa Leoni.
Une nouvelle enquête des plus intrigantes est confiée à Tessa Leoni. En pleine nuit, une voiture quitte la route. Nicole, la femme qui était derrière le volant, ne se souvient plus de rien sauf d’une chose… Sa fille, qui est avec elle dans la voiture, a disparu. Mais bientôt, le mari de Nicole déclare que sa femme a perdu la raison. Ils n’ont jamais eu d’enfant. Pourtant, les analyses prouvent que quelqu’un se trouvait bien dans la voiture aux côtés de Nicole lors de l’accident. Qui était cette personne ? Et où est-elle passée ?
Se le dire enfin, Agnès Ledig
Désormais, plus de doute, la tendance feel-good a le vent en poupe ! Du côté des livres numériques, c’est Agnès Ledig qui réussit à sortir son épingle du jeu avec Se le dire enfin, paru en février dernier. Si l’autrice n’arrive pas à se hisser dans le top des meilleurs livres vendus en version papier, elle aura réussi à sauver son dernier roman grâce à l’essor des achats de livres numériques.
Edouard n’avait rien prémédité. Pourtant, c’est sans ciller, qu’à son retour de vacances, il laisse sa femme et sa valise sur le quai de la gare. Mais qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête ? Là est tout l’enjeu du roman. C’est dans une chambre d’hôte, perdue en plein cœur d’une forêt chatoyante, que nous le retrouvons. C’est au milieu de ses grands arbres et au contact de personnages aussi loufoques qu’attachants qu’il va enfin trouver sa raison d’être.
La peste, Albert Camus
Vous n’êtes pas étonnés de le retrouver là ? Nous non plus ! L’épidémie du coronavirus aura eu le mérite de donner un regain de popularité au célèbre roman d’Albert Camus. Dans l’espoir d’essayer de comprendre la situation que nous sommes en train de vivre, nombreux sont les lecteurs qui se sont (re)plongés dans La peste, un classique français incontournable de la littérature française.
D’une quarantaine à une autre… A Oran, ce n’est pas contre le coronavirus que les habitants luttent mais contre la peste. Celle-ci se propage à une vitesse fulgurante. Au milieu de ce chaos, le docteur Rieux, insensible d’apparence, essaye tant bien que mal de comprendre ce mal pour essayer de l’endiguer. Entre peur, désespoir et réflexion sur la condition humaine, La Peste de Camus donne des pistes à son lecteur sur la réalité du monde de demain.