Mars Red promet et offre une exploitation plus mûre, plus adulte et plus sombre des vampires en y ajoutant une touche très originale. En bref, des scènes d’action et beaucoup d’humour donnent naissance à un manga relativement violent, sans pour autant tomber dans le piège de la surenchère.
La couverture, je ne crois pas qu’on puisse dire le contraire, est magnifique. Rouge et noir, elle brille de mille feux. Je vous assure, on ne se lasse pas de l’admirer. En dessous de la jaquette, la couverture est également rouge. D’entrée, nous avons affaire à un travail recherché, qui attire l’œil du lecteur et lui donne envie de se plonger dans cette histoire. Cette série de mangas est prévue en 3 tomes, les deux premiers sont déjà disponibles en France.
Mars Red commence fort… et pourtant, vous n’avez encore rien vu !
Nous voilà plongés en plein dans l’ère Taishô (30 juillet 1912 au 25 décembre 1926), une période intéressante. Le Japon est alors victime d’une horrible catastrophe, le grand tremblement de terre du Kantô. Ce n’est qu’ensuite que l’histoire nous ramènera quelques années en arrière. Adapté d’une pièce de théâtre de Bun-O Fujisawa, Mars red est à lui-même un défi très original !
Mais le moins que l’on puisse dire c’est que c’est un sacré démarrage, sans doute pour donner envie immédiatement au lecteur, tenter de retenir son attention. Nous avons encore tant de choses à découvrir de ce monde, et si cela ne suffisait pas, au cours de l’histoire, nous aurons également des réflexions politiques et des confrontations dans les hautes sphères.
Mars red : le manga est moins confus que l’animé
Si jamais cela peut vous intéresser, sachez que j’ai eu l’occasion de regarder l’anime sans qu’il ne retienne vraiment mon attention. On sentait tout le potentiel de l’histoire, mais la magie n’opérait pas. L’exécution était bien trop maladroite et confuse. Mais rassurez-vous ! Le manga est largement mieux raconté et nous intéresse dès les premières pages en nous dévoilant ses enjeux.
Une mystérieuse et attachante jeune femme : Aoi Shirase
Dès le départ, nous la rencontrons avec un autre personnage énigmatique. C’est une journaliste partie en quête d’une vérité. Très vite, elle nous apparaît attachante, débrouillarde et sincère. Elle a du répondant et nous le prouverons à maintes reprises « Les jeunes femmes comme vous ont encore tout l’avenir devant elles. Un gentil mensonge pourrait au contraire se révéler être un poison pour le reste de votre vie ».
Nous comprenons, au cours de l’histoire, le lien qui l’unit à un des vampires. Ce personnage nous permet également de réfléchir sur le lien brisé entre les vampires et leurs proches. Une scène est d’ailleurs pleine de chaleur et de tendresse sur ce sujet, mais Aoi, pleine de caractère, ne réagit pas forcément comme on pourrait s’y attendre…
Des vampires militaires, une unité spéciale : Code Zéro
Le mythe des vampires on l’a certes vu et revu, mais souvent chaque auteur apporte sa petite touche. On retrouve néanmoins toutes les caractéristiques qui font d’eux des vampires… Ils fuient la lumière du jour, ils sentent fortement les odeurs, ils boivent du sang, ils sont immortels « Il va bien falloir que tu t’y fasses un jour ! Tu n’es plus un être humain ! Nous sommes désormais les soldats de l’unité invulnérable de notre pays… En bref, des vampires ! ». Si forts et si faibles à la fois, mais finalement comme tout le monde.
Nous découvrons alors quatre vampires qui sont au service de l’armée japonaise. Ils ont préservé leur humanité et combattent leurs congénères. Le nouveau venu permet de se poser ses questions, de réfléchir sur certains points « Quoi ? Est-ce si absurde que ça d’aider des monstres ? Les humains sont souvent bien plus cruels qu’eux ». Finalement si eux ont pu préserver leur humanité, pourquoi les autres n’y sont pas parvenus ?
Un graphisme éclatant et un léger humour pour alléger le tout
Le graphisme est un point fort du titre, il est aussi beau qu’agréable. En plus de cela, il y a des petits détails joliment travaillés qui ajoutent du plaisir à la découverte de ce manga. De manière générale, c’est un magnifique manga ! Que ce soient les décors ou les personnages, Mars red est tout simplement ensorcelant.
Pourtant, l’histoire est quand même très sombre. Certains autres vampires ont de quoi vous donner des frissons, les masques que portent nos vampires militaires sans doute aussi. Ainsi, les petites touches d’humour distillées au sein des dialogues entre les personnages permettent de relâcher la pression.
Mars Red : qu’est-ce que j’en ai pensé ?
Mars Red est un manga réservé à un public mûr et averti. En effet, certaines scènes peuvent être difficiles à lire. Il faut dire que l’ensemble de l’histoire est assez sombre, même si allégée avec quelques zestes d’humour. Le mythe des vampires est travaillé de manière très intéressante. Pour ne rien gâcher, le graphisme est magnifique, la couverture est un exquis plaisir et la fin nous donne déjà très envie de découvrir la suite…