Face à l’actualité peu réjouissante de ces dernières semaines, nous vous proposons de tout mettre sur pause. Oublions le coronavirus et évadons-nous, voulez-vous ? À travers les légendes celtes, envolons-nous dans un monde où les frontières n’existent pas et où la réalité danse langoureusement avec la magie… Alors ? Un voyage littéraire aux confins du réel, ça vous dit ?
Depuis toujours, la littérature entretient des rapports intimes avec les grands espaces. Nombreux sont les auteurs à avoir dépeint, à travers leurs œuvres, leurs découvertes des merveilles du monde sans pour autant en oublier toute son horreur. Désireux de partager le fruit de leur curiosité, ils nous font voyager à travers leurs mots empreints d’une vérité qui leur est propre. Ajoutez à cela une touche d’imagination débordante et nous sommes sûrs que vous pourrez nous citer quelques-uns des plus beaux textes jamais écrits. Si leur vérité était, parfois, déformée, amplifiée et retranscrite dans un tout autre langage, elle marqua la postérité. Voilà tout le pouvoir des mots.
On dit souvent que la littérature est née du voyage. Si les pays lointains sont une source inépuisable d’inspiration pour nos auteurs grâce à leur exotisme, leur étrangeté mais, surtout, leur nouveauté, il existe des histoires qui continuent de marquer nos esprits : les légendes… Depuis la nuit des temps, venant du monde entier, ces histoires extraordinaires nourrissent notre imagination, nos peurs mais aussi nos croyances.
Qu’est-ce qu’une légende en littérature ?
La légende est une histoire qui prend racine dans la réalité mais qui, amplifiée par l’imaginaire de tout un chacun, se retrouve dotée d’une trame extraordinaire voire surnaturelle. A contrario du mythe qui ancre son récit dans un temps au-delà de l’Humanité, la légende prend vie au cœur de nos sociétés. De tradition orale, elle ne possède donc aucun texte fondateur pour prouver la véracité de son récit. Mais n’est-ce pas ce qui fait tout son charme ? Inoffensives, les légendes sont pourtant une véritable source d’étude pour les ethnologues et les archéologues. En effet, ces histoires transmises de génération en génération sont précieuses pour comprendre les mœurs, les coutumes et modes de pensée d’une population à une époque déterminée.
L’Angleterre, l’Irlande, l’Écosse ou encore la Bretagne française sont les berceaux de nombreuses légendes magiques qui continuent de nous fasciner aujourd’hui. Et justement, à l’approche d’Halloween, les légendes celtes reprennent soudainement vie… Il faut dire que le retour de l’automne et de ses interminables nuits sombres et froides laissent libre cours à notre imagination… Les créatures nocturnes reprennent possession des lieux hantés et les histoires se murmurent au creux de l’obscurité. Fondatrices de nos civilisations telles que nous les connaissons aujourd’hui, les légendes celtiques continuent d’alimenter l’imagination de nos auteurs contemporains. Bienvenue dans un monde où la magie s’insinue dans nos quotidiens et bouleverse son équilibre…
Nessie ou le monstre du Loch Ness
Les lacs sombres d’Écosse cachent tout un tas de légendes celtes plus effrayantes les unes que les autres. Témoin de nombreuses batailles sanglantes, on raconte que ses terres battues par le vent sont hantées… Mais, parmi toutes ces légendes, il en est une qui continue de fasciner et d’attirer les touristes du monde entier… celle du monstre du Loch Ness, bien sûr ! Situé dans le nord de l’Écosse, dans les Highlands, personne n’ignore l’existence de Nessie mais savez-vous vraiment comment cette légende est née ?
Si elle tire sa célébrité d’une des plus grosses fake news du 20ème siècle, la légende du monstre du Loch Ness est née en l’an 565. Un moine irlandais, Colomban d’Adoman, venu prêcher la parole évangélique, s’est retrouvé interrompu dans ses prières quand un monstre surgit du lac « avec de grands rugissements et la gueule ouverte
». Dans ses mémoires, il raconta qu’il avait fait fuir la bête par un simple signe de croix – ce qui lui valut d’être canonisé.
Depuis lors, personne n’entendit plus jamais parler de cet effroyable monstre… Enfin, ça c’était jusqu’à ce qu’un couple d’écossais, M. et Mme Mackay, affirme à la presse locale de l’époque avoir vu un monstre marin, ressemblant à un serpent et un dinosaure, nager à la surface des eaux calmes du lac. Le Loch Ness est alors devenu un véritable piège à touristes où les foules s’agglutinaient pour tenter d’apercevoir la créature aquatique. C’est le docteur Robert Kenneth Wilson qui prendra le tout premier cliché de Nessie, le 21 avril 1934. Mais, retournement de situation en 1994, quand il avoua sur son lit de mort que cette photographie n’était qu’un gros canular !
Cependant, cela n’empêcha pas les scientifiques de s’intéresser de près à l’affaire… Malheureusement, les conclusions de ces enquêtes ne menèrent à rien. Hormis d’étranges échos entendus dans les profondeurs du lac, personne ne fut en mesure de prouver l’existence du monstre du Loch Ness. À ce jour, malgré les régulières rumeurs qui courent, le secret de Nessie reste un mystère non élucidé… Mais, après tout, a-t-on vraiment envie de mettre une explication scientifique sur cette légende qui entretient le culte des eaux troubles du lac ?
De par ses nombreuses adaptations cinématographiques et littéraires, aujourd’hui, Nessie n’a plus du tout la figure d’un monstre effrayant mais plutôt celle d’un adorable animal aquatique qui chercherait à tromper sa solitude. C’est d’ailleurs pourquoi il est souvent représenté comme un héros de la littérature jeunesse. À ce propos, nous ne pouvons que vous conseiller l’album de Jacques Dunnenoy, Les fantômes au Loch Ness. Ce livre pour enfants vous entraînera dans un voyage à travers les terres brumeuses d’Écosse à la poursuite de Nessie. Nos quatre petits fantômes arriveront-ils à prendre une photo du monstre ? Ça, c’est moins sûr…
La fête de Beltane
Ce n’est pas tout à fait la saison pour fêter Beltane mais puisque nous sommes en Écosse, profitons-en ! Dans la tradition celtique, l’année était coupée en deux, rythmée par deux fêtes incontournables : Samain et Beltane. Si Samain était célébrée dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, Beltane marquait la rupture entre la saison sombre et celle de la lumière à l’approche du 1er mai. Alors qu’à Samain, nous célébrions les morts, à Beltane, c’est le renouveau, le retour à la vie, l’amour et la fertilité qui orchestraient les festivités.
Aussi adulées que craintes, ces célébrations étaient marquées par une émulation magique. Les sorcières wiccanes s’adonnaient alors à toute une série de rituels ésotériques pour favoriser la fertilité des femmes et de la nature. Et c’est ainsi que les rumeurs ont commencé à courir… Cette nuit-là, les sorcières ouvriraient une porte vers un autre monde. Cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?
Bingo ! C’est bel et bien lors d’une de ces nuits comme hors du temps que Claire Randall a traversé les fameuses pierres de Craigh Na Dun… C’est non loin d’Inverness que se cache la fameuse colline où le destin de Claire a basculé, en une fraction de seconde, dans les premières pages de la saga littéraire de Diana Gabaldon, Outlander qui fit le succès de son adaptation Netflix. Et finalement, quand on connaît l’histoire de la légendaire fête de Beltane, on comprend mieux le comment du pourquoi Claire était destinée à rencontrer Jamie. Que voulez-vous ! L’amour a ses raisons que la raison ignore… Cependant, aucun risque pour vous de traverser les pierres ! En effet, elles ont été matérialisées pour le besoin du tournage de la série éponyme et sont, en fait, inspirées du cercle de pierre de Callanish sur l’île de Lewis.
Les légendes arthuriennes
La légende du Roi Arthur est bien trop dense pour être résumée grossièrement. C’est pourquoi au lieu de vous raconter les péripéties de ce jeune garçon prodigue et des chevaliers de la Table ronde nous vous proposons de voyager à travers les lieux qui ont forgé la légende littéraire. Loin d’avoir fané avec les années, la légende celte continue de vivre à travers des lieux empreints de sa magie. Prêts pour un voyage entre la Bretagne française et le Royaume-Uni ?
Un seul livre de voyage vous sera indispensable pour cette aventure, celui de Michael Morpugo intitulé Le Roi Arthur. Pourquoi un roman ? Tout simplement parce qu’il serait vraiment dommage de parcourir tous ces lieux légendaires sans en connaître leurs fondements. Aussi bien adapté pour les jeunes lecteurs que pour les adultes, ce roman vous permettra de revivre l’histoire sur les terres où tout a commencé… Et justement, enfilez de bonnes chaussures parce que nous vous emmenons vous balader en forêt !
Bienvenue en Bretagne dans la forêt de Brocéliande, lieu où repose Merlin l’enchanteur. Mais finalement ? Comment cet être, ni vraiment homme, ni vraiment dieu, a disparu ? Si l’on en croit la légende, c’est l’amour qui aurait définitivement perdu son âme. La fée Viviane, désireuse de le garder auprès d’elle pour l’éternité, l’aurait enfermé dans une grotte dont elle a gardé le lieu secret. Ce tombeau ne serait donc pas vraiment celui de Merlin mais le symbole de l’irréelle présence de deux amoureux maudits liés par un enchantement. Néanmoins, cela n’empêche pas les milliers de visiteurs de venir lui déposer des mots et des fleurs dans l’espoir de percevoir le souffle de sa magie… Une chose est sûre, Merlin incarne désormais l’esprit de la forêt de Brocéliande.
Après votre aventure en forêt, ne vous déchaussez surtout pas ! Maintenant, c’est près de Tréhorenteuc que nous vous emmenons, dans le Val sans retour plus précisément. Mais attention ! En pénétrant ces lieux, vous entrez dans un monde entre un rêve et réalité… Il faut dire qu’une fois le lac du miroir aux fées dépassé, vous vous aventurez sur le domaine de la fée Morgane, la demi-sœur d’Arthur. C’est là que, pendant de longues années, elle arpenta ces terres en attendant le retour de son chevalier bien-aimé, Guyomard. Éperdument amoureuse, elle entra alors dans une rage folle quand elle le surprit dans les bras d’une autre et pétrifia les deux amants sur la crête du Val… Depuis lors, gît à cet endroit le rocher des Faux-Amants. Mais loin d’être apaisée, Morgane jeta un sortilège sur tout le Val plongeant les visiteurs dans un univers où les lois de la physique n’existaient plus… S’il y a une leçon à retenir de toutes ces histoires, c’est qu’il ne vaut mieux pas plaisanter avec les figures féminines de la légende arthurienne mais ça, Marion Zimmer Bradley vous le racontera mieux que nous à travers son roman, Les dames du lac.
Traversons maintenant la Manche pour nous rendre sur l’île d’Avalon, terre où repose le légendaire Roi Arthur. Cependant, dans la tradition celtique, une île n’est pas forcément entourée d’eau, c’est seulement un lieu isolé du reste du monde. Selon la légende, on ne pourrait s’y rendre qu’après avoir reçu une forme d’initiation. Dans la langue celtique, « Avalon » signifie le « dernier refuge ». Aujourd’hui, on situe cet endroit à Glastonbury, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Surplombant la ville, la colline de Glastonbury est un lieu empreint de mystères… De multiples croyances planent sur ces terres où la puissance des éléments permettrait de traverser vers l’Autre-Monde, celui des fées… C’est aux confins de cette colline que serait enterré le célèbre Roi Arthur et qui sait ? Peut-être que le Saint Graal gît près de lui…
La légendes des Merrows : les sirènes gaéliques
Bienvenue en Irlande où les choses sont souvent loin d’être ce qu’elles paraissent… Par exemple ! Vous pensiez que les sirènes étaient de belles créatures innocentes ? Eh bien, pas en Irlande ! Si les merrows femelles sont d’une grande beauté, ne vous y fiez surtout pas ! Elles sont maléfiques et vouent une haine viscérale envers l’humanité. Selon la légende, elles seraient même annonciatrices de grands malheurs. Si avec leur beauté enchanteresse, elles charment les humains pour mieux les manipuler, leurs homologues masculins n’ont pas cette chance. Aussi hideux qu’effrayants, ils ont toujours été craints par l’humanité. Faites donc bien attention si vous décidez de mettre un pied dans les eaux faussement limpides d’Irlande…
Ces créatures marines étaient surtout redoutées par les pêcheurs. Croiser le chemin de l’un de ces spécimens aussi belliqueux qu’effroyables annonçait bien souvent une terrible tempête. Au fil du temps, les merrows sont devenues le symbole d’un mauvais présage, d’une mort imminente. Pourtant, il est un personnage de littérature qui fut obligé de se retrouver nez à nez avec l’une de ces créatures… Vous ne voyez pas à qui nous pourrions faire référence ? Un indice ? Retenez votre respiration si vous ne possédez pas de Branchiflore…
Dans les profondeurs insondables du lac de Poudlard se cachent de biens étranges créatures et ça, notre sorcier à lunettes va le découvrir à ses dépens… Eh oui ! C’est bien contre des Merrows que se débat Harry Potter lors de la deuxième tâche du tournoi des Trois sorciers dans le quatrième tome de la saga littéraire iconique de JK Rowling. Saura-t-il se détacher du chant faussement envoûtant de ces êtres maléfiques ?
Si JK Rowling a puisé son inspiration dans les légendes celtes, elle n’est pas la seule ! En effet, conscient du déclin de la tradition orale irlandaise, le poète et dramaturge, William Butler Yeats, s’est employé à les réunir dans un ouvrage intitulé Le crépuscule celtique. À travers ce livre, il espérait faire revivre une magie onirique, pleine d’esprits, afin de la perpétuer. Et on peut dire que c’est réussi ! En effet, les légendes celtes continuent de peupler notre imaginaire inconscient à travers des personnages façonnés par la fantaisie chimérique des auteurs que nous lisons…
La banshee : la Dame Blanche irlandaise
Puisque nous sommes dans le folklore irlandais, impossible de ne pas vous parler de la banshee. Cette légende celte hante nos nuits depuis la nuit des temps. Il se murmure que ce serait elle qui aurait donné naissance à la Dame Blanche si familière de nos livres d’horreur contemporains. En bref, la banshee n’est vraiment pas le genre de femmes dont vous souhaitez, un jour, croiser la route… Annonciatrice d’un malheur imminent, elles sont généralement vêtues de blanc, les cheveux hirsutes et ont un teint aussi pâle que la mort… Et pour ne rien enlever à leurs charmes, elles pousseraient des cris aussi stridents que glaçants qui perceraient l’âme des vivants. Adorables, n’est-il pas ?
Pour comprendre les racines de cette légende, il nous faut remonter au VIIIème siècle. À cette époque, les banshees étaient tout sauf des êtres horrifiques. En effet, elles étaient associées aux femmes pleurant leurs morts à travers un chant de souffrance. Mais la légende a pris le dessus sur la réalité et les banshees se sont érigées comme des êtres saisis de douleurs qui manifestaient leur déchirement en poussant des cris inhumains… Vous l’aurez compris, les banshees hurlent à la mort – au sens propre comme au sens figuré.
Mais comme toutes les bonnes légendes, l’histoire diffère selon la personne qui vous la raconte. En effet, la banshee peut également apparaître sous la forme d’une bonne fée chantant sa sollicitude à une famille en deuil. Mais peu importe la version de la légende, une chose demeure inchangée : la banshee est une femme qui connaît la mort. D’ailleurs, elle est parfois associée à l’ange de la mort.
Alors comme tous les personnages légendaires celtiques, la banshee a trouvé sa place dans la littérature et le cinéma. On la retrouve notamment dans Dark Shadows. Oui, le film de Tim Burton mais surtout le roman de Lara Parker dont il est inspiré ! Alors que la sorcière Angélique met son plan à exécution pour se venger de Barnabas Collins, l’homme qui l’a jadis rejetée, le fantôme de Laura Collins réapparaît. Une mère ne serait-elle pas prête à tout pour protéger son fils ? Alors ? À votre avis, comment Laura va venir à bout de la terrifiante sorcière ? Petit conseil, n’oubliez pas de vous boucher les oreilles…
Les fantômes des châteaux hantés
S’il y a bien un lieu où les fantômes pullulent en Écosse, en Irlande et Angleterre ce sont les châteaux ! Et dans ces trois pays, ce n’est pas ce qui manque ! Les ruines sont nombreuses et beaucoup de ces châteaux traînent derrière eux une histoire lugubre et sanglante… On raconte que ces lieux, témoins d’innommables atrocités, sont désormais habités par leurs fantômes. Après tout, ce n’est pas pour rien que la littérature gothique a pris racine en Angleterre… Précurseur du roman noir en France, ces romans allient le goût du macabre au romantisme. Et le plus célèbre d’entre eux n’est autre que Les mystères d’Udolphe d’Ann Radcliff. Dans cette histoire, Emilie arpente les dédales du château, une chandelle à la main, tentant de mettre un visage sur la menace qu’elle sent flotter tout autour d’elle…
Source inépuisable d’inspiration pour les auteurs, les histoires de ces châteaux sont toutes aussi effrayantes les unes que les autres . Ainsi, en Irlande, le château le plus hanté du pays serait celui de Leap, situé en plein cœur du pays, près de Roscrea. Ce château fut le théâtre de nombreux crimes atroces au fil des siècles… Ce n’est donc pas un mais plusieurs fantômes qui déambuleraient dans ses couloirs, une fois la nuit tombée. On pourrait notamment y apercevoir le spectre d’un prêtre assassiné par son frère dans la chapelle sanglante. D’autres ont témoigné voir une jeune fille se jeter du haut des remparts ce qui n’est pas un hasard puisque l’une des occupantes du château mis fin à ses jours après que son père ordonna le meurtre de son bien-aimé. Mais loin de s’arrêter là, le château serait également hanté par un monstre diabolique invoqué par une sorcière qui jadis habita les lieux ! Et pour ne rien enlever au charme, lors de la rénovation du château au 20ème siècle après un terrible incendie, pas moins de cent squelettes complets furent retrouvés dans les oubliettes…
En Écosse, les châteaux chargés de légendes ne sont pas en reste ! Prenez par exemple celui d’Abergeldie dont Ludovic Ardoise s’inspira pour son livre intitulé Frissons en Écosse. Ce château serait hanté par le fantôme d’une servante française, Catherine Rankie. Cette dernière fut accusée de sorcellerie et brûlée vive sur un bûcher sur les collines avoisinantes. Dans un esprit de vengeance, on raconte qu’elle arpente encore les pièces du château… Vous l’aurez compris, à chaque château son histoire… Alors ? Dans lequel d’entre eux aimeriez-vous passer la nuit d’Halloween ?