Le chant des fantômes ou la recherche des mots perdus

Accompagnée de trois jeunes personnages, Heather Fawcett nous transporte simultanément dans un univers magique et sombre. Vous les accompagnerez dans leur quête pour reconquérir leur royaume déchu après la mort de leur mère. Le roman jeunesse entrecroise la sorcellerie et les états d’âme des jeunes enfants souffrant de l’absence de leur mère. Ils devront se battre, apprendre à survivre et rencontrer un ennemi terrifiant. Julian a été élevé comme le futur roi qui doit combattre le rival avec zèle et détermination. Avec l’aide de ses sœurs, chacune possédant des pouvoirs surnaturels spéciaux, la bataille se fera sous le signe de l’espoir.

Julian, Noa et Mite ne manqueront pas de vous impressionner avec leur courage, leur sens du devoir, leur loyauté et l’amour profond qu’ils portent à leur mère. Avec Le chant des fantômes, préparez-vous à une odyssée et une vengeance terrible au milieu des océans !

Le chant des fantômes : une découverte effroyable

Il est facile pour personne endeuillée de se laisser submerger par une vague d’émotions qui suscite des incompréhensions lorsque des souvenirs poignants d’un être cher refont surface. Et il se trouve que la mémoire remonte à la surface avec n’importe quel objet : une image, une apparence, voire un aliment. Pour la jeune princesse Noa, « le déclic fut provoqué par la glace aux framboises ». Il n’en fallut pas plus pour que les larmes l’inondent au point de la pousser à s’éloigner de la foule tout en se prélassant dans ses doux et douloureux souvenirs. Avant, tout était flou, mais lors du dîner funéraire, le choc émotionnel et la révélation des événements se sont recadrés grâce au dessert préféré de sa mère. La simple vue d’« une montagne de crème fouettée, de chocolat et de perles de crème au beurre parsemée de framboises charnues » suscita, en elle, une kyrielle d’émotions.

Un bref moment d’intimité, car des ennemis circulent dans le château, faisant même irruption dans les pièces les plus personnelles du palais comme les chambres des enfants. Que cherchent-ils ? Chuchotements et complots vont libérer Noa de son engourdissement « commençons par la plus jeune, murmure l’homme ». Des paroles horribles qui incitent à la vigilance et à agir vite. Ces assassins ont l’intention de tuer les trois enfants de la reine de Floréan.

Une découverte cruelle est révélée aux enfants : la véritable cause de la mort de la souveraine. Instantanément une atmosphère inquiétante envahit l’intrigue. La plupart des magiciens ne connaissent qu’un seul des neuf langages magiques appelés « les chants ». D’autre part, les sorciers qui maîtrisent plusieurs langues combinent parfois des sorts complexes pour mieux faire de la magie noire. La reine en fut la première praticienne, et Julian est « le premier de l’histoire à maîtriser les neuf chants magiques ». Accusée à tort d’actes malveillants, l’impératrice en a payé le prix de sa vie et de son honneur. Quel sera le sort de son successeur ? Au milieu de tous ces combats constants, des cris violents, de la déception et de la tragique réalité, les enfants réalisent qu’ils vont devoir quitter le royaume rapidement.

À partir de là, nous attendons, avec impatience, une bataille pleine de mystère pour découvrir le secret des langages longtemps cachés, mais nécessaires pour atteindre la liberté et restaurer le royaume, « ce palais était à eux, il appartenait aux Marchena, tout comme le reste de Floréan ».

Un roman jeunesse à la conquête d’îles enchantées

Heather Fawcett nous emmène sur une île de taille moyenne avec des bruits étranges, « après tout, elle est enchantée ». La terre est devenue un refuge pour les enfants, un abri contre de puissants ennemis. Aux yeux de tous les magiciens, Julian est devenu  « le Sombre Seigneur », quelqu’un qui propage le mal et doit être éliminé au plus vite. La calomnie se répand autour d’eux, les opposants attendent pour les attaquer et les amis fidèles sont très rares. Ils sont devenus « des fugitifs » en quête de stabilité, de paix et de sécurité. Grâce à un envoûtement, un énorme serpent de mer puissant et plutôt gourmand de pâtisseries au citron vert « Humm, un régal ! » sème la peur autour de lui et protège l’île des ennemis. Il y a aussi un dragon qui a une « mémoire courte » en matière de câlins, ce qui fait qu’on ne peut pas vraiment compter sur lui.

Dans un monde incertain empli de peur et de terreur, l’autrice met constamment l’accent sur la fraternité et les sentiments profonds qui unissent les personnages. Elle insiste sur leur solidarité et leur dévouement malgré leurs chamailleries insignifiantes. Face aux adversaires, ils se soutiennent pour le meilleur comme pour le pire en présence des différentes menaces. Noa écoute toujours son intuition, anticipant ce qu’elle appelle un danger semblable à un « pirate borgne ». Dommage que son frère aîné ne réfléchisse pas beaucoup à ces préoccupations. Il recherche le concret plutôt que des impressions jusqu’à ce que le pire arrive… En suivant son instinct, Noa a disséqué les mangues – offrandes plutôt banales des villageois – qui sème le chaos sur l’île d’Astrae. En effet, alors que Noa les ouvre, elle découvre « le sortilège des mangues » : un terrible poison conçu pour tout réduire en cendres. Une horrible « magie de sang ». Mais là encore, ce n’est que le début de leurs prochaines mésaventures…

Mis à part les incantations à la mer ou la création de maléfices de mouvement efficaces pour éloigner de l’adversaire, la vigilance reste la priorité absolue dans la lutte contre les vaisseaux ennemis. Ils sont persécutés par des inconnus et leurs proches. Noa n’est peut-être pas une magicienne, du moins n’a-t-elle pas encore trouvé sa voie, mais elle a un don étrange avec ses instincts. À l’aide de son parchemin de chroniques méticuleusement écrites, elle tire un raisonnement solide et parvient à sauver les autres de la menace qui les entoure – ce qui lui permettra de gagner le droit d’assister aux réunions du conseil. Elle peut enfin participer et dire ce qu’elle pense comme une grande fille… Il faut dire qu’elle en avait marre d’être traitée comme une enfant. L’adolescente qui se cherchait au début de cette aventure pleine de rebondissements finira donc par se découvrir. Le chant des fantômes est, en quelque sorte, sa quête d’illumination.

Heather Fawcett nous met sur la piste de la clé de la délivrance

La tâche semble ardue et Heather Fawcett cache « Les mots perdus », un trésor dissimulé dans les profondeurs de l’océan, tapotant sa plume au rythme des vagues. Elle nous plonge à la recherche des mots perdus qui sont vitaux à la liberté des enfants, mais rien ne se résoudra si facilement.

Noa a de bonnes capacités pour aborder les problèmes, mais la révélation ultérieure du « chant perdu » sera encore plus excitante pour la suite de l’histoire. Le pouvoir magique de Noa sera étonnant. Elle qui se croyait différente et parfois ennuyeuse ! Ses pouvoirs vont lui permettre de faire le chemin aux côtés de son grand frère. Son unique souhait est de l’aider à retrouver le trône qui lui appartenait à l’origine.

Dès lors, sa vie prendra un nouveau tournant… Elle apprendra la sorcellerie, à maîtriser le langage magique et, surtout, prendra confiance en elle. Sa seule faiblesse est sa mère… Un point faible qui deviendra la carte maîtresse du jeu de l’ennemi. Quand sa mère est évoquée, Noa perd toutes ses capacités.

Le chant des fantômes : un roman fantasy magique

Dans ce livre jeunesse, on est souvent surpris par des pièges malveillants, des découvertes incroyables ou insolites, une vigilance constante, des carrefours dangereux – et le tout de manière magique, sombre et parfois drôle ! Heather Fawcett donne à chacun de ses personnages des forces différentes, ce qui fait que les lecteurs s’émerveillent, rient et s’engagent dans les différentes étapes de leurs batailles. Les personnages sont tous appréciables et ont tous quelque chose à nous transmettre.