Si vous étiez persuadés que le film vous avait révélé tous les secrets de Cruella, détrompez-vous ! Ce manga va vous prouver le contraire. Retour sur les débuts d’une des méchantes les plus célèbres de Disney… Un manga inédit qui suit les aventures de Cruella/Estella dans un monde oppressant et injuste…
Enfin les méchants ont leur propre histoire, ce n’était pas trop tôt ! En effet, dans ces récits, on découvre souvent qu’ils n’ont pas toujours été aussi méchants… Et le manga Cruella ne fera pas exception à la règle ! Dès le départ, on ne peut que s’attacher au personnage d’Estella – son vrai nom. Cependant, dès les premières pages, on peut comprendre sa haine des dalmatiens. En bref, voyez ce manga comme le prequel du film.
Les différentes périodes, noires, blanches et rouges vont défiler au cours des chapitres, même si la période rouge est relativement courte. Si le scénario est signé Disney, les illustrations ont été réalisées par Hachi Ishie. Et chose étonnante, le sens de lecture n’est pas celui du manga, mais celui d’une bande dessinée classique !
Estella : seule au monde, voleuse, mais la mode dans le sang
Estella a eu de graves problèmes dans sa vie, des problèmes qui ont tout compliqué. Très vite, elle s’est retrouvée comme seule au monde, mais heureusement, dans son malheur, elle a fait la rencontre de Horace et Jasper. Les voilà tous les trois, voleurs, arnaqueurs et pickpockets « je n’ai appris qu’une seule chose ce jour-là, que c’est inutile d’essayer d’obtenir de l’argent auprès d’autres pauvres. Il est bien plus logique de voler aux riches, c’est évident ! ». Mais Estella ne peut s’empêcher d’ajouter une touche personnelle à leurs méfaits en créant des vêtements de son cru pour mieux se fondre dans le décor…
Ils forment une bande intéressante dans le Londres des années 1970. Mais, suite à une erreur commise par Estella, l’arrivée de l’hiver et le renforcement des rondes policières, ils vont devoir essayer de gagner leur vie honnêtement « tu ne sais pas à quel point c’est contre nature pour moi de travailler normalement ? » et, je peux vous dire que, certaines de leurs discussions sont si épiques qu’on ne peut s’empêcher de rire… de rire jaune.
Estella : celle qui aurait voulu être styliste de mode plutôt que Cruella
Dans un monde idéal, plus juste, Estella aurait voulu être styliste de mode. Elle a, d’ailleurs, du talent, elle sait coudre, elle est passionnée par la mode et elle regorge d’idées « ton style est un peu comme ma chanson de rock préférée ». Bref, si elle pouvait montrer ses créations au reste du monde, parfaire son savoir avec des cours, elle pourrait changer de vie, avoir un vrai travail « ton talent est gâché par ce style de vie ! Tu ne veux rien de plus ? » et faire quelque chose qu’elle aime vraiment – même si cela ne serait pas sans contrainte.
On la voit travailler ses croquis, créer ses propres tenues et s’en sert même pour commettre ses méfaits. Dans ses aventures, elle va rencontrer quelqu’un qui se destine à la même chose qu’elle, qui la repère et aimerait son aide, mais elles n’ont clairement pas les mêmes moyens…
Un manga qui explore la psychologie d’Estella/Cruella
Estella a les cheveux noirs et blancs et cela la complexe beaucoup. C’est pourquoi elle se les teint en rouge. Mais, très vite, nous pourrons à travers une discussion explosive que cette teinture est une nécessité qui va au-delà des apparences… Non, ce n’est pas juste un effet de mode. C’est plus facile pour elle de passer inaperçue en se teignant les cheveux.
Il y a des effets non négligeables sur le graphisme de ses cheveux au cours de la lecture. En effet, pour les habitués des mangas, celui-ci pourra être difficile à digérer. Le graphisme est particulier, mais il a son propre style.
Au cours de notre lecture, on voit combien Estella est tiraillée. Et c’est, au milieu de ces moments de doute, que Cruella, qui sommeille en elle, émerge doucement, par petite touche. Pour la jeune femme, c’est une lutte constante et, ironiquement, Cruella est aussi celle qui la protège et la rassure. Entre la gentillesse et la méchanceté, il ne semble n’y avoir qu’un pas… Il faut dire que, dans le cas d’Estella, être gentil ne paye pas toujours !
Le manga Cruella : qu’est-ce que j’en ai pensé ?
Le manga Cruella est un projet intéressant, mais il aurait pu être développé davantage et être encore plus immersif. Le scénario est très bon, on ressent toute la détresse de Cruella/Estella, on explore sa psychologie en profondeur. En bref, elle n’est pas devenue Cruelle d’enfer du jour au lendemain. Sa genèse a de quoi nous faire réfléchir… et nous effrayer !
Le graphisme est particulier, mais il a son style et certaines mises en scène et effet de style valent vraiment le coup d’œil ! Il laisse transparaître le côté talentueux d’Estella et son amour de la mode. Difficile donc de ne pas s’attacher à elle… au contraire de Cruella !
Écrit pour les fans de Disney, et plus particulièrement des villains, ce manga plaira aux adeptes. La complicité du trio est un plaisir à lire, mais j’aurais aimé en découvrir davantage sur sa période rouge pour bien comprendre comment elle s’est « transformé » en Cruella. Peut-être dans un autre manga ?
